Élevage des animaux à fourrure
Les personnes qui portent de la fourrure se justifient en argumentant que leur manteau est fait d’animaux issus de fermes d’élevage, par opposition avec les animaux sauvages, qui agonisent des jours dans des pièges à mâchoires. Une fausse croyance laisse à penser que les animaux à fourrure seraient élevés et mis à mort dignement. Malheureusement, les conditions d’élevage et d’abattage de ces animaux emprisonnés sont absolument indignes et inhumaines.
Des animaux privés de libertéLes animaux que l’on rencontre le plus fréquemment dans les fermes à fourrure sont les visons et les renards. 57 millions de visons et 7 millions de renards auront été tués en 2007 pour répondre à l’industrie de la fourrure. Parmi les autres animaux couramment prisonniers de ces élevages, on trouve des chiens viverrins, des chinchillas, des ragondins, des martres...
Le comité scientifique européen sur la santé et le bien-être des animaux a publié un rapport sur le bien-être des animaux élevés pour produire de la fourrure. Ce rapport se limite aux visons, putois, renards roux, renards polaires, chiens viverrins, ragondins et chinchillas. [1] Les conclusions du comité scientifique européen indiquent que le système actuel provoque « de sérieux problèmes pour toutes les espèces d’animaux élevés pour la fourrure ». [2]
D’après des zoologistes de l’Université d’Oxford [3], les visons d’élevage ont les mêmes besoins que leurs homologues sauvages, malgré 70 générations de captivité. Le fait d’enfermer des visons dans des cages, ainsi que l’impossibilité de satisfaire leur désir inné de se baigner, leur procure un stress intense et de la frustration, prouvés par le fait qu’ils produisent un taux de cortisol excessif. Dans la nature, les visons sont des animaux très solitaires. Ils défendent et gèrent de grands territoires. Ils passent une grande partie de leur temps à nager. Les petites cages où ils sont enfermés ne correspondent en rien à leur environnement naturel.
Les animaux détenus dans les fermes à fourrure montrent des signes de stress évidents qui se caractérisent par l’auto-mutilation ou encore par des va-et-vient continuels.
Des méthodes d’abattage particulièrement barbaresLes scènes d’horreur pendant la mise à mort des animaux dans les fermes à fourrure vont au-delà de ce que l’on pourrait imaginer.
La méthode la plus usitée pour tuer les renards est l’électrocution anale. Le processus consiste à fixer une pince sur le museau du renard, à introduire une barre métallique dans l’anus de l’animal, puis à envoyer une décharge électrique par l’intermédiaire d’une batterie. D’autres renards se font simplement étourdir à coups de gourdin sur la tête, comme le montre une récente investigation en Chine.
Les visons sont quant à eux gazés ou tués par injection mortelle. Des fermiers préfèrent tuer ces animaux en leur brisant le cou. Bien souvent, ces méthodes, pratiquées sur place, ne garantissent pas la mort immédiate de l’animal.
Les éleveurs de chinchillas reconnaissent qu’ils tuent les animaux en leur brisant le cou ou en les électrocutant. Une récente investigation aux Etats-Unis [4] a révélé des pratiques particulièrement barbares. On électrocute les chinchillas en leur plaçant une sonde à l’oreille et l’autre au pied. Après l’électrocution, beaucoup sont toujours conscients : l’électrocution raidit l’animal, mais l’activité cérébrale ne cesse pas sur le champ. Les autres chinchillas se font briser le cou. L’opération ne prend qu’une seconde, mais les animaux se tordent sous des spasmes continus pendant de longues minutes. La mort cérébrale n’intervient pas immédiatement après la dislocation des cervicales.
En Asie centrale, les moutons karakul sont désormais élevés pour répondre au marché de la fourrure de luxe. Pour produire de la peau d’agneau (peau que l’on nomme « astrakan ») de « haute qualité », la mère est tuée juste avant la naissance de son petit et le foetus est récupéré pour être dépecé. [5]
Une fois tués, les animaux sont généralement dépecés pendant qu’ils sont encore chauds.
Les éleveurs ont pour seul objectif de préserver la qualité de la fourrure. Ils utilisent des méthodes d’abattage visant à garder intactes les peaux, sans se soucier des souffrances extrêmes endurées par les animaux.
Des conditions de détention déplorablesLes animaux à fourrure n’auront connu, durant leur courte vie, que les sols grillagés de cages trop étroites pour leurs besoins naturels en matière d’espace. Les abris ouverts sur l’extérieur ne les protègent pas du vent ou des intempéries extrêmes. Leur fourrure n’est pas suffisante pour se protéger des grands froids hivernaux. Pendant les fortes chaleurs de l’été, les visons ne peuvent se rafraîchir dans l’eau comme ils le feraient dans la nature. Les éleveurs s’opposent fermement à donner un accès à une mare, pour éviter d’abîmer la fourrure.
Les maladies contagieuses, comme la pneumonie, se propagent rapidement chez les animaux concentrés dans les élevages, tout comme les tiques, les puces et d’autres insectes, attirés par les amas d’excréments laissés sous les cages.
Des enquêtes ont dévoilé que les animaux souffraient d’infections et de blessures non soignées. Mais tant que cela n’affecte pas la qualité de la fourrure, les éleveurs ne voient pas l’intérêt d’intervenir. Un rapport scientifique européen dément d’ailleurs le rapport entre bien-être animal et qualité de la fourrure, comme voudraient le faire croire les fourreurs. Les animaux sont en effet abattus à l’âge de 6 ou 7 mois, après leur mue hivernale, qui masquera tous les défauts de leur pelage.
Un niveau de pollution alarmant
L’élevage des animaux pour leur fourrure provoque les mêmes problèmes de pollution que l’élevage intensif. Une étude universitaire révèle que les excréments des 2,81 millions de visons élevés aux Etats-Unis en 1999, ont produit près de 1000 tonnes de phosphore, que l’on retrouve dans l’écosystème. [6]
L’énergie nécessaire pour produire un manteau en véritable fourrure à partir d’animaux provenant d’élevages est 20 fois supérieure à celle nécessaire pour produire l’équivalent en synthétique. [7] Pour la conservation et le traitement des fourrures, des produits néfastes à l’environnement sont massivement utilisés.
Les principaux pays complicesAujourd’hui, les élevages se situent principalement dans les pays scandinaves, en Russie, au Canada, aux Etats-Unis et de plus en plus en Chine, où la main d’œuvre est très bon marché et les lois pour la protection des animaux sont totalement absentes. Les élevages sont semblables d’un pays à l’autre.
La France contribue aussi à ce marché. On y trouve une vingtaine d’élevages de visons : 190 000 visons ont été élevés, puis gazés, en 2005. En Poitou-Charentes, près de 100 000 lapins Orylag sont sacrifiés chaque année. Fourrure Torture estime que 40 millions de fourrures de lapins sortent annuellement des abattoirs français, pour alimenter le commerce de la fourrure.
160 000 visons sont élevés dans la vingtaine d’élevages que compte la Belgique.
Vidéo : http://www.fourrure-torture.com/video-fourrure.html Enseignes sans fourrureL’industrie de la fourrure annonce en boucle le "retour de la fourrure". Pourtant, de nombreuses chaînes de prêt-à-porter et des créateurs de mode ont pris la décision de ne pas cautionner ce cruel commerce.
Outre le fait de ne pas acheter de fourrure, une action simple consiste à se vêtir auprès d’enseignes qui n’en vendent pas tout au long de l’année. L’objectif est d’inciter ceux qui font perdurer ce commerce à rejoindre la liste des magasins "sans fourrure".
Liste des enseignes et des marques "sans fourrure" en France :
2xMoinsCher.com
Bershka
Bleu Bonheur
C&A
Camaïeu
Caroll
Decathlon
Fjallraven
Gemo
GUESS (à partir d’avril 2008)
H&M
Helly Hansen
J.Lindeberg
La Redoute
Mango (en 2007 - renouvelable annuellement)
Marciano (à partir d’avril 2008)
Massimo Dutti
McGregor
MIM
Peak Performance
Pimkie
Polo Ralph Lauren
Promod
Pull & Bear
Stradivarius
Zara
Parmi les stylistes qui n’utilisent pas de fourrure, il y a notamment :
Tommy Hilfiger
Laure K
Calvin Klein
Ralph Lauren
Jay McCarroll
Stella McCartney
Franck Sorbier
Vivienne Westwood